25 septembre 1791 : Abolition du crime de sodomie suite à la Révolution française. À cette époque , le terme “sodomie” désigne globalement les actes sexuels condamnés par la morale religieuse, c’est-à-dire ceux qui ne sont pas liés à la procréation, dont la masturbation et le sexe anal. Bien que cela puisse aussi s’appliquer à des personnes hétérosexuelles, l’amalgame avec l’homosexualité masculine est souvent pratiqué. C’est pourquoi l’abolition du crime de sodomie est souvent perçue comme la fin de la criminalisation de l’homosexualité.
1868 : L’auteur hongrois Karl-Maria Kertbeby forme le mot homosexualité, repris en France par la suite.
6 août 1942 : Le régime de Vichy instaure une discrimination dans la majorité sexuelle. Elle est de 13 ans pour les relations hétérosexuelles (puis 15 ans en 1945) et 21 ans pour les relations homosexuelles. Des homosexuels alsaciens sont déportés dans les camps de concentration, en raison du paragraphe 175 qui criminalise l’homosexualité masculine en Allemagne. Ils portent des triangles roses et les lesbiennes, classées parmi les “asociales”, auront des triangles noirs.
1956 : La vedette de cabaret, Coccinelle est la première française à accomplir une opération de réassignation sexuelle. En 1959, elle obtient son changement d’état civil et se marie en 1962.
25 novembre 1960 : Le député gaulliste Paul Mirguet fait voter un amendement pour ajouter l’homosexualité dans la liste des fléaux sociaux, aux côtés de l’alcoolisme et la tuberculose.
Mars 1971 : Création du Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR) par Françoise d’Eaubonne. Association radicale, issue des mouvements étudiants de Mai 68, elle rompt avec l’ancien militantisme LGBT+ qui était assimilationniste (le droit à l’indifférence était revendiqué). Le FHAR est révolutionnaire et les militant·es revendiquent leur différence avec des formules chocs.
Avril 1971 : Création des Gouines rouges par Monique Wittig, Marie-Jo Bonnet et Christine Delphy, entre autres. L’association naît d’une scission au sein du FHAR. Tout aussi radicale, il s’agit de la première association de lesbiennes de France.
5 juillet 1974 : La majorité sexuelle pour les relations homosexuelles s’aligne sur la nouvelle majorité civile, qui est à 18 ans.
1977 : Après avoir défilé les 1er mai aux côtés du Mouvement de libération des femmes (MLF), les homosexuel·les organisent la première Gay Pride à Paris.
Décembre 1980 : La Ministre Monique Pelletier fait abroger l’amendement Mirguet.
1982 : Découverte des premiers cas de VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine responsable du Sida) en France.
4 août 1982 : Gisèle Halimi et Robert Badinter font voter l’abrogation de la loi du 6 août 1942. La majorité sexuelle est à présent à 15 ans pour tou·te·s. Cette abrogation est souvent présentée comme la “dépénalisation de l’homosexualité”. Or il faut rappeler que l’homosexualité en France n’a jamais été pénalisée (à la différence de l’Allemagne ou de l’Angleterre), mais que c’était la pratique de la « sodomie » qui était condamnée jusqu’en 1791.
20 juin 1983 : Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) sont exclus du don du sang car ils sont considérés comme une population à risque vis-à-vis du VIH.
1984 : Création de AIDES, association de lutte contre le Sida par Daniel Defert.
1989 : Création d’Act Up- Paris, 2 ans après New-York par Luc Coulavin, Didier Lestrade et Pascal Loubet. L’objectif de l’association est d’effectuer des actions direct, choc, pour faire réagir les pouvoirs publics face à l’hécatombe du Sida. L’une de leur action les plus marquantes a eu lieu le 1er décembre 1993 où un préservatif géant a été déroulé sur l’Obélisque place de la Concorde à Paris.
17 mai 1990 : L’Organisation Mondiale de la Santé supprime l’homosexualité de la liste des maladies mentales.
1994 : Premier Sidaction diffusé sur toutes les chaînes de télévision.
1998 : Les personnes décédées ayant le VIH/Sida sont exclues des soins funéraires.
1998 : Bertrand Delanoë fait son coming out sur une chaîne de télévision. C’est le premier homme politique français important à le faire, ce qui est qualifié d’”héroïque » par Jean-Luc Roméro. Il est élu maire de Paris en 2001.
15 novembre 1999 : Le Pacte civil de solidarité (PaCS) est voté. Il s’agit de la première possibilité d’union entre personne de même genre en France.
2004 : Création de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE) qui mentionne l’homophobie parmi les motifs de discriminations.
2005 : Création de l’IDAHO (International Day Against Homophobia) à l’initiative de Louis-Georges Tin. Cette journée se tient chaque 17 mai, en référence à la date du 17 mai 1990.
2010 : Le “transexualisme” est retiré de la liste des affections psychiatriques. La France est pionnière dans cette démarche.
2013 : Une loi qui prohibe les propos transphobes est votée.
17 mai 2013 : La loi sur le mariage et l’adoption pour tou·te·s est promulguée, notamment grâce à la Garde des Sceaux Christiane Taubira.
2014 : Le mot « lesbophobie » fait son entrée dans Le Petit Robert.
18 octobre 2014 : Une plaque commémorative est érigée à Paris à la mémoire de Jean Diot et Bruno Lenoir, dernier couple homosexuel condamné au bûcher par la justice française, le 6 juillet 1750.
Printemps 2016 : Levée de l’interdiction aux HSH (homme ayant des relations sexuelles avec des hommes) de donner leur sang, s’ils ont été abstinents pendant un an.
Juillet 2016 : La DILCRA (Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme), créée en février 2012, voit son champ d’intervention élargi à la lutte contre la haine et les discriminations anti-LGBT et devient la DILCRAH.
18 novembre 2016 : La discrimination en raison de l’identité de genre est reconnue par la législation française. Les personnes trans peuvent changer de prénom gratuitement et sur simple demande en Mairie (il faut par contre toujours aller au Tribunal pour changer la mention de genre sur la carte d’identité).
Janvier 2018 : Les personnes décédées ayant le VIH/Sida peuvent à nouveau bénéficier des soins funéraires.